• Le loup dans le folklore - texte production ( TPE )


    Introduction - problématique


    En France, plus qu’ailleurs, le loup est considéré comme une menace, comme un ennemi. Chez nos voisins italiens et espagnols, le loup est aujourd’hui généralement bien accepté, y compris par les bergers. Dans notre pays, chaque nouvelle apparition des loups déchaîne la polémique.

    Pourquoi ?


    I – Loups réels . . .


    Parmi les loups de notre folklore, il y a les loups réels, et ceux qui sont imaginaires. En Europe, et particulièrement en France, leur image est à tous très négative.

    Commençons par les loups réels.


    a ) La peur du loup


    Ce qui est à l’origine de toutes ces légendes sur le loup, on le doit d’abord à sa diabolisation. Plus encore que le chat, lui aussi victime de massacres à cause de la superstition au Moyen-Age, et pas seulement les noirs, le loup incarnait le diable. Dans une France profondément catholique, il est venu tout naturellement de considérer cet animal comme maléfique, le loup étant le principal ennemi de l’agneau, lui-même représentation du Christ.

    Il arrivait que des loups enragés s’attaquent aux humains, surtout aux femmes et enfants qui gardaient les troupeaux.

    En décembre 1423, des loups affamés ont traversé la Seine à la nage pour pénétrer dans Paris. Ils ont déterré les cadavres des cimetières, égorgé nombre de parisiens vulnérables pour les dévorer. A demi-morts de faim, privés de proies sauvages par un hiver particulièrement rude, ils s’étaient rabattus vers la ville.

    Mais de tels événements restent extrêmement rares. D’après les enquêtes des historiens, sur environ 300 attaques de loups recensées ces derniers siècles, une seule est le fait d’un loup en bonne santé. Les autres étaient enragés ou blessés.

    Mais cela suffit à créer une psychose, une peur du loup ancrée dans l’inconscient humain, et nous fait craindre instinctivement cet animal pourtant d’ordinaire si timide. Le loup a plus peur de l’homme que l’inverse !


    b ) La Bête du Gévaudan

    L’histoire de la Bête du Gévaudan est un bon exemple de cette peur. Et en même temps, elle est elle-même devenue une légende. Qui n’a jamais entendu parler de cette affaire vieille de pourtant presque 250 ans ?

    Entre 1764 et 1767, plus de 100 personnes, uniquement des femmes et des enfants, furent tuées par une bête décrite à l’époque comme un énorme loup. Un animal bien étrange, toutefois, puisque certaines victimes étaient retrouvées mutilées, dévêtues et la tête nettement tranchée. Un loup n’aurait jamais pu faire cela, et d’autre part ce n’est pas dans ses habitude de décapiter ses proies !

    Les habitants de la région du Gévaudan, en Lozère, étaient terrifiés. L’affaire prit une telle ampleur que le roi Louis XV intervint, envoyant des soldats traquer la bête et promettant une somme de 6000 livres à quiconque parviendrait à la tuer ! Mais elle semblait bien trop maligne pour eux.

    Jusqu’en juin 1767, où un homme du nom de Jean Chastel la tua d’une balle en plein cœur.

    Longtemps, le mystère est resté. Qui était le tueur en série qui avait terrorisé le Gévaudan 3 ans durant ? Homme ou bête ? Loup, chien . . . ou hyène peut-être ? A moins que cela ne soit un loup-garou . . .

    Aujourd’hui, on sait qu’il s’agissait en fait d’un animal hybride, croisement de chien et de loup. Le squelette de la Bête du Gévaudan est conservé au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. C’était une bête domestiquée, dressée à attaquer. Son maître était probablement Jean Chastel, l’homme qui l’a si facilement tuée. Mais le fait est qu’on est sûr de rien . . .

    De nombreux livres et films se sont inspirés de l’affaire de la Bête du Gévaudan, comme par exemple Le Pacte des Loups, sorti en 2001.

    La légende reste donc bien vivante.


    II – . . . et loups imaginaires


    A côté de ces faits réels, il y a les loups imaginaires.

    Eux aussi sont vus comme maléfiques.


    a ) Le mythe du loup-garou


    Le plus célèbre de ces loups de légende est certainement le lycanthrope, plus connu sous le nom de loup-garou. Ces histoires sont, parmi tous les contes et légendes d’Europe, les plus répandues. Rares sont les régions n’ayant jamais été victimes des loups-garous !

    Croire que l’homme pouvait se changer en loup fut, pendant des siècles, l’un des pires cauchemars de notre société.

    Le loup-garou est un être diabolique, soit magicien se transformant à l’aide de sortilèges démoniaques, soit être maudit. On racontait que les loups-garous faisaient des ravages dans tous les lieux où ils sévissaient, et ce aussi bien parmi le bétail que les humains.

    Il fallait donc s’en débarrasser.

    Rien que durant la Renaissance, des milliers d’hommes et de femmes, accusés de se changer en loups, furent brûlés vifs.

    De nos jours, on sait bien qu’il est impossible de se transformer en loup ou en tout autre animal. La lycanthropie est maintenant considérée comme une maladie mentale : des hommes qui croient pouvoir se transformer en loups.

    Toutefois, le mythe du loup-garou reste très vivace encore aujourd’hui. Plus de 50 films lui ont été consacrés, de Le monstre de Londres, un des premiers, datant de 1935, jusqu’aux plus récents comme par exemple The Wolfman, sur grand écran en 2010.

    Le loup-garou est aussi très présent dans la littérature. C’est une figure récurrent de la fantasy et du fantastique. Son image n’y est plus toujours si négative qu’autrefois. Ainsi, les loups-garous de la célèbre saga Twilight, écrite par Stephenie Meyer entre 2005 et 2008, se sont donné pour but de protéger les humains face aux vampires. De « gentils » loups-garous ! On est loin de l’image ancienne, démoniaque, ce ces êtres de légende.


    b ) Les meneurs de loups


    Quelque peu liés aux loups-garous, il y avait les meneurs de loups. Bien qu’il existât des cas isolés dans toute l’Europe, on les rencontrait presque exclusivement en France.

    La légende des meneurs de loups est surtout connue par deux ouvrages : Les légendes rustiques, de George Sand, et Le meneur de loups, d’Alexandre Dumas. On les décrit comme des hommes ayant passé un pacte avec le diable, souvent apparu sous la forme d’un grand loup noir, ou encore d’anciens loups-garous. Ce qui leur permettait de connaître le langage des loups et ainsi de les dompter. Avec leur meute, ils semaient la panique, réclamant argent et nourriture aux habitant terrorisés des campagnes où ils agissaient. Ceux qui n’obéissaient pas aux meneur finissaient dévorés par les loups.

    Le fait est que les meneurs de loups ont réellement existé. Vivant souvent en ermites ( mais pas toujours ), ils avaient apprit à approcher les loups, à les comprendre et à s’en faire obéir. Rejetés par la société des hommes, ils rejoignaient celle des loups.


    Avant les autres, les meneurs de loups ont comprit que cet animal n’était pas un monstre sanguinaire. Ils protégeaient les meutes des chasses menées par les seigneurs, mais cela n’a au final servi à rien.


    C’est Charlemagne qui créa le corps des lieutenants de louveterie. Les louvetiers étaient des hommes dont la principale tâche constituait à chasser et tuer les loups. Assez ironiquement, les lieutenants de louveterie ont survécu, en France, à la disparition du loup, et existent encore aujourd’hui.

    Car les louvetiers ont accompli leur travail avec brio. Voyez plutôt . . .


    Conclusion : Le loup aujourd’hui


    Impitoyablement chassé, le loup a totalement disparu du territoire français en 1939. Malgré une ténacité exceptionnelle qui avait permis au loup de faire face des siècles durant à l’oppression humaine, les dernières résistances avaient été vaincues. Pendant près de 53 ans, nul n’a pu entendre le lugubre mais si beau chant des loups dans les forêts de France.

    Jusqu’en 1992.

    Cette année là, des loups venus du parc national des Abruzzes, en Italie, sont arrivés en France. Aujourd’hui, une centaine de loups, comprenant 12 meutes, se répartissent entre les Alpes et le Massif Central, dans une bonne partie du quart sud-est de notre pays.

    Depuis 1999, des loups en provenance d’Espagne ont commencé à réinvestir leur ancien territoire des Pyrénées.

    Mais, chaque année, des loups sont illégalement tués en France.

    116 depuis 1993.

    La crainte ancestrale reste tenace. Le loup continue d’être considéré comme une menace par nombre de français.

    Alors, réapprenons à la connaître, lui qui ne mérite pas tant de haine . . .

                                                              . . . afin qu’il ne hante plus seulement nos légendes . . .


  • Commentaires

    1
    Naukogha
    Vendredi 26 Mars 2010 à 17:55
    ha lala qu'est ce que j'aurais bien aimé faire un tel TPE. j'aurais était plus motiver que mon foutu TPE sur l'eau.
    t'as déja passer l'oral ou tu va le passer??
    2
    Lena_panthera
    Vendredi 26 Mars 2010 à 18:33
    On a passé l'oral le 16 mars. ça s'est très bien passé, nous avons les compliments du jury ^^
    3
    Luna
    Mercredi 13 Octobre 2010 à 18:45
    ce que tu a fait est trés intéressent merci
    4
    Lounia
    Jeudi 27 Octobre 2011 à 11:36
    Woua bravo en effet ça devait être agréable à présenter! :) Moi c'était sur les volcans! ^^ Combien as-tu eu finalement ?
    5
    BeC
    Jeudi 12 Avril 2012 à 14:46
    Pour la bête du Gevaudan; Certes il y a eu uniquement des femmes et des "enfants" de tués, mais au total 31% des morts étaient de sexe masculin. 14% de ces 31 % étaient des garçons de 12 à 17 ans.  Un loup n'attaque pas comme ça, il est diabolisé alors qu'il est beaucoup plus craintif de l'homme qu'on pourrait le croire. Alors un simple loup n'aurait jamais pu tuer un jeune homme travaillant à la ferme, je vois mal un loup trainé quelqu'un dans les bois. Malheureusement c'est en grande parti à cause de cette "bête" -qui était surement tout autre chose qu'un loup et élevé par un psychopathe - qu'on a massacré et diaboliser le loup dans cette région. c.f:  Michel Louis - La bête du Gevaudan - L'innocence des loups.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :