• La warrah ( dusicyon australis ) s'est fait connaître de part son triste privilège : il fut la seule espèce de canidés éteinte par la faute de l'homme, du moins durant els temps historiques. Cet animal est plus souvent appelé loup des Falkland ou renard des Falkland, parfois loup antarctique. Le nom " warrah " était celui que lui donnaient les habitants des îles Malouines, appelées îles Falkland en anglais, seul endroit au monde où il vivait, et dont il était l'unique mammifère terrestre indigène. Mais qu'on l'appelle loup ou renard, on ne sait pas vraiment duquel il était le plus proche. Les origine du warrah sont mystérieuses. Quels sont ses ancêtres ? Avec quels membres actuels de la famille des canidés a-t-il des liens ? et, surtout, comment est-il arrivé sur ses îles ? Au départ, on a pensé qu'il était un parent du coyote. Mais des analyses récentes sur des spécimens de musées l'ont plutôt rapproché des renards sud-américains, et en particulier du renard de Magellan ( pseudalopex culpaeus ). Une étude plus récente, publiée en 2009, a établie une parentée proche avec le loup à crinière ( chrysocyon brachyurus ); les deux espèces auraient eu un ancêtre commun et se seraient séparée il y'a 6 millions d'années. Quant à savoir comment il est arrivé là . . . on n'en sait strictement rien ! Peut être par une hypothétique bande de terre reliant les îles Malouines avec le continent sud-américain, ou alors peut être, semi-domestiqué, par bateau avec les premiers habitants de ces îles. Le mystère reste entier.

     

    On ne sait quasiment rien non plus de la vie du warrah. C'était un prédateur hadapté à la vie dans ces îles dépourvues de forêt. Un warrah vécut au zoo de Londres à partir de 1868, mais il ne survécut que quelques années et on ne put pas apprendre grand chose. On ignore tout de son régime alimentaire et de ses techniques de chasse mais on suppose, étant donné l'absence de rongeurs ou autres petits mammifères, qu'il se nourrissait d'oiseau nichant sur les îles ( oies, manchots ) et de charognes rejetées par la mer. Certains de ceux qui ont eu l'occasion de l'observer décrivaient le warrah comme vivant dans des terriers.

    La première observation d'un warrah par un européen eu lieu 1692. L'espèce fut décrite scientifiquement par Charles Darwin en 1833, en la nommant canis antarcticus. Il ne parvint à sa classification actuelle qu'en 1914, bien après son exctinction. Car le warrah n'est plus. Les indigènes des îles Malouines l'ont toujours respecté et ne cherchaient pas à le tuer. En revanche, les colons considéraient ce prédateur comme une menace pour leurs troupeaux de moutons. Aussi, ils entreprirent son extermination. L'absence de forêt a facilité sa traque et, de plus, n'ayant jamais eu de prédateur, n'ayant jamais été chassé, le warrah ne craignait pas l'homme, comme beaucoup d'autres animaux des îles. Ils l'empoisonnèrent, le chassèrent. Il était aussi si docile qu'il suffisait de tenir un morceau de viande dans une main pour l'attirer. De l'autre, le chasseur tenait un couteau ou un bâton avec lequel il frappait l'animal jusqu'à le tuer. Le massacre fut efficace. A tel point qu'il fut à l'origine d'une perte inestimable. Le dernier warrah fut tué en 1876. Avec lui s'éteignait cette espèce pleine de mystère.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique